J’ai demandé à Hervé, mon libraire préféré : « Hervé, un bon livre bien américain, vous auriez cela ?« . Il a tendu le bras vers son étagère magique et m’a dit : « Celui-là, il devrait vous plaire ». Hervé, ce n’est pas pour rien que c’est mon libraire préféré !

Jay Gladstone est l’héritier d’un empire colossal bâti par son grand-père, immigré juif. Symbole du rêve américain, de la réussite pour qui ne partait de rien, il est à la tête d’un groupe tentaculaire qui tire les ficelles de l’immobilier new-yorkais. Quinquagénaire, il habite une belle propriété non loin de New-York avec sa deuxième épouse. Il est de toutes les mondanités, participe généreusement aux grands causes et s’est même offert une part de son rêve de jeunesse en devenant le propriétaire d’une équipe de basket-ball pour faire partie de l’élite NBA.
Il aurait pu être cet homme d’affaires véreux, sans état d’âme, assoiffé d’argent et de pouvoir, manipulateur et prêt à tout pour contrôler tout ce qui l’approche. Il n’en est rien. Conscient de sa chance et surtout du fait qu’il ne fait que préserver ce que son grand-père a construit, il est resté simple et intègre, attentif à ceux qui l’entourent. La vie parfaite, me direz-vous ? Hummm, n’allons pas si vite en besogne.
Sans cesse à essayer de ménager la chèvre et le chou, il jongle entre son épouse torturée, sa fille rebelle qui rejette tout ce qu’il représente, l’envie de ses proches et les exigences de la star de son équipe de basket. Et quand on est à ce point influent et hissé au sommet, on n’attire pas que l’admiration. Le moindre faux-pas, la moindre incartade, une parole malheureuse peuvent être fatals. La mécanique de la chute, c’est cette minuscule dent du petit engrenage que l’on ne voyait pas qui, si elle se brise, suffit à stopper net la machine.
Cette chute, le lecteur la vit main dans la main avec Jay Gladstone qui d’un jour à l’autre devient persona non grata, ennemi public numéro un, infréquentable, accablé de tous les maux de la société bien pensante au sein de laquelle il évoluait. Inégalités, minorités, religion, politique, chacun tentera de tirer profit de la faille. Car si dans le succès, les gradins sont pleins, dans la chute le stade se vide à vue à d’oeil.
A l’instar du magistral « Bûcher des vanités » de Tom Wolfe, on retrouve dans ce pavé de 720 pages (pour le format poche) la complexité des personnages, le décor et l’intrigue construits et dépeints de manière brillante. Un roman habile qui dresse un portait au vitriol du monde occidental à travers la société américaine, du rêve à la dérive.
Il a tout pour me plaire et Nicolas Demorand est souvent raccord avec mes goûts (j’écoute son 80″ le matin sur France Inter….). Je le note dans ma longueeeeee liste 🙂
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J’aime bien ses chroniques également. Tu ne devrais pas être déçue 😉
Belle journée
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Il s’avère que ce M. Greenland est aussi animateur de radio près de chez moi, pourtant je ne le connaissais pas.
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Effectivement il anime une émission radiophonique : Los Angeles Review of Books Radio Hour. Une belle découverte en tout cas !
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Merci pour la découverte à toi et Hervé… !.je ne connaissais pas du tout cet auteur
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