Laisse tomber les filles – Gérard de Cortanze

Je connaissais le Gérard de Cortanze traducteur (de certaines oeuvres de Paul Auster notamment), je l’ai découvert auteur avec ce très beau roman.

François le gentil loubard, Antoine le fils d’ouvrier fan de Jean Ferrat, Lorenzo l’intellectuel cinéphile et Michèle la féministe vivent leur adolescence dans le Paris yéyé. Ils tentent comme ils peuvent d’entrer dans la vie.

Aux yeux de leurs parents qui ont connu la guerre, la jeunesse n’est que désinvolture. C’est mal de profiter, d’avoir accès à la culture et aux études, de s’amuser, de pouvoir vivre un peu légèrement dans sa tête comme dans ses vêtements.

C’est là toute l’ambivalence de ces deux générations qui s’entrechoquent et bien souvent ne se comprennent pas : l’une est envieuse de voir ses enfants avoir et pouvoir faire plus, l’autre tente de se détacher des tentacules d’une éducation aux codes et valeurs castratrices.
Je suis la fille de cette jeune génération qui a eu tant de mal à trouver ses repères. Je suis la fille de cette génération qui a déboulonné le système et fait sauter les verrous pour ne pas étouffer. Je suis la fille de cette génération qui a tout de même vécu une sacrée époque.

Cette belle fresque qui traverse les décennies décrit avec justesse et permet de mieux comprendre la révolution qui s’est opérée. Sexe, drogue et rock’n’roll.